Réponses aux arguments philosophiques contre l’extension de durée de vie radicale.

Voici des réponses aux arguments philosophiques typiques contre la perspective d’une extension de durée de vie radicale.

Je ne veux pas vivre éternellement, je ne veux pas être immortel.

L’élimination du vieillissement n’est pas synonyme d’immortalité, de vie éternelle. C’est avant tout une question de CHOIX : l’élimination de l’âge confèrerait une jeunesse perpétuelle, mais chacun demeurerait libre de CHOISIR d’interrompre le cours de sa vie à partir d’une certaine durée de vie. Non par le suicide, mais par la reprise du processus naturel de vieillissement.

Qui sait ce que les sociétés de demain réserveront aux individus fatigués de vivre ? Peut-être que les individus seront libres de se faire cryogéniser volontairement avec pour testament d’être réanimés dans 1000 ans ou de ne pas l’être du tout…

Si la vie devenait illimitée, nous ne pourrions plus apprécier le moment présent.

Imaginez qu’on vous annonce un cancer inguérissable et 2 mois à vivre. Ces deux mois seront-ils les plus savoureux de votre vie ? Sachant votre vie ainsi limitée, allez-vous en apprécier davantage le moment présent ? Il y a de fortes chances pour l’inverse, car l’angoisse, la dépression et la terreur vont pourrir votre quotidien. Imaginez maintenant l’annonce que vous avez été victime d’un mauvais diagnostique, que votre cancer n’en est pas un, et que vous allez pouvoir continuer à vivre normalement de nombreuses années. Votre soulagement sera tel qu’il vous fera apprécier chaque moment de votre vie. C’est la levée de la menace qui donne le plus de saveur à votre vie et libère votre amour de vivre, car vous n’êtes plus obligés de vous conditionner à accepter de perdre ce qui vous est le plus précieux : votre vie.
C’est en fait votre fin programmée qui vous plonge dans un état de dépression chronique à mesure de votre vieillissement. Comment peut-on être pleinement heureux dans le camp de la mort programmée qu’est notre vie actuelle ?

Les choses de la vie sont appréciables parce qu’il y a une limite. Nous n’apprécierions plus rien dans une vie trop longue.

La faim, l’envie de manger est un besoin à satisfaire récurrent. Un bon repas suivant une faim intense est un régal.
Socialiser autour d’un bon repas convivial est un plaisir, toujours renouvelé.
Faire l’amour est un besoin biologique à assouvir. Le désir accumulé se libère au contact du corps de l’autre dans une explosion orgasmique.
Manger, socialiser, faire l’amour sont des nécessités biologiques humaines cycliques, qui si elles sont satisfaites, procurent des plaisirs intenses, et non des moindres ! Elles ne sont pas conditionnées par de quelconques contextes intellectuels. Si nous accédions à une durée de vie radicalement plus longue, il n’y aurait aucune raison à cesser d’éprouver le ravissement de combler ces faims, amours, et besoins de socialiser.
Pourquoi en serait-il différent pour les besoins secondaires ?
La curiosité, le désir d’apprendre, de créer… ne s’arrêteront pas subitement parce qu’on pourrait vivre 1000 ans ! Au contraire, ils pourraient s’épanouir au maximum du potentiel de chacun et de l’infinité de gens et de choses à découvrir.

Sans limites à la vie, pas de raison d’exister

Étrange. Exister, entouré de ses proches, dans la félicité et ce aussi longtemps que possible, ne pourrait-il pas constituer une raison de vivre suffisante et absolue ? (c’est l’objectif de Future Is Great).
Cette quête du bonheur immanent pourrait devenir un objectif en soi. Cette recherche n’a rien de condamnable.
Une durée de vie plus longue réagencerait la manière dont nous aborderions la vie certes, mais nous aurions à notre disposition pour la meubler une palette infiniment plus vaste que celle à disposition d’une vie de 85 ans à peine !

Impératif de l’évolution

Êtes-vous vraiment prêt à voir mourir votre famille au nom d’un intérêt supérieur, celui de l’évolution ? Ou bien êtes-vous en train de tenter de justifier la mort, car il n’existe pour le moment aucune solution pour y échapper ? Le cours de l’évolution, n’est-il pas précisément de renforcer le pouvoir de la vie pour échapper à la mort ?
Si c’est l’évolution qu’il vous intéresse de servir… elle ne doit pas demeurer immunisée à la critique. On peut reprocher à cette évolution basée sur la sélection naturelle sa lenteur et son impuissance à résoudre nos problèmes actuels. L’évolution artificielle de nos technologies et réalisations a pris le pas sur la sélection naturelle. Il n’y a aujourd’hui de fléau naturel suffisamment discriminatoire qu’il puisse jouer un rôle de sélecteur naturel sur l’espèce humaine. Si le « moyen » employé par la sélection naturelle est la sophistication des organismes et l’émergence d’améliorations dans le « but » d’augmenter la capacité à survivre, alors la technologie pourra s’y substituer. Elle pourra même faire mieux, et plus vite.

Culpabilité du survivant

Si les technologies parviennent à un degré d’évolution suffisamment avancé pour permettre une extension de vie radicale, le processus de guérison de l’âge sera parfaitement maitrisé et ne sera pas aléatoire. Il sera reproductible et applicable à tout individu. Une famille entière pourrait ainsi en bénéficier… il n’y aurait pas de survivant isolé donc aucune raison de culpabiliser.
Ce n’est pas le cas de la technologie médicale actuelle, qui dans le cas du cancer par exemple, parvient à guérir certains cas seulement. Ce hasard injuste peut culpabiliser un survivant en rémission… Mais ce n’est pas sur cette base incertaine que soigneront les technologies médicales de demain, considérablement plus performantes.

Il faut faire la place à la jeunesse

La jeunesse bouscule les codes et peut générer les impulsions qui vont transformer la société.
Dans un monde où le processus de vieillissement serait maitrisé… Il est fort probable que la majorité de la population choisirait de se stabiliser à un âge de jeunesse optimal. C’est donc plutôt la place de la vieillesse qui est en jeu…
Pour être précis, cette « jeunesse » du futur ne serait pas tout à fait la même que celle d’aujourd’hui, sauf pour les « vrais » jeunes nés à proximité du temps présent ; elle possèderait l’expérience d’une longue vie.
C’est une société différente qui se dessine à l’horizon, une société où expérience de vie et jeunesse de corps se conjugueront.

La crainte de la mort va pousser les gens à la paranoïa extrême

La vie humaine future n’étant plus menacée par une irrémédiable vieillesse ou des maladies vicieuses, les facteurs de morts seront cantonnés à des évènements suffisamment traumatisants pour endommager corps et cerveaux au-delà du réparable.
Certains auteurs imaginent que désireux de préserver leur vie à tout prix, les gens vont rester enfermés pour éviter tout risque de mort violente.
À l’inverse, on pourrait imaginer que soutenus par les progrès d’une médecine extrêmement efficace, les gens vont vivre de manière débridée sachant qu’ils ne risquent pas grand-chose.
Difficile de dire laquelle de ces deux visions extrêmes prévaudra. Il est à parier que la grande majorité des gens profitera d’une vie plus raisonnable, ni particulièrement paranoïaque ou risquée.


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